D'après le scénario de Danny Strong (Le Jonathan de Buffy contre les vampires, le lycéen qui connaissait régulièrement des mésaventures et qui a fini dans le Trio sous couvert de reprendre le contrôle de Sunnydale.) très librement inspiré de la vie d'Eugene Allen (majordome américain ayant travaillé pour huit présidents à la Maison-Blanche pendant 34 ans jusqu'à sa retraite en tant que chef maître d'hôtel en 1986). Egalement basé sur l'article de Will Haygood A Butler Well Served by This Election paru dans le Washington Post en novembre 2008, à l'occasion de l'élection de Barack Obama.

Le Majordome commence avec des scènes magnifiques et d'une rare violence plus que suggestive. Pas besoin d'un étalage d'hémoglobine, une simple vision de la cruauté ségrégationniste s'imprimera sur votre rétine à tout jamais. C'est fort, c'est puissant, ça va tordre votre petit coeur devant tant d'intolérance. C'est brut et ce fut malheureusement vrai. Une seule pensée nous envahit : mais comment tout cela a t'il pu exister ? Comment est-il possible qu'actuellement il y ait encore des combats à mener pour que chaque individu quelque soit son sexe, son origine, sa couleur de peau, ses idéaux puisse vivre sereinement ? Je m'insurge comme souvent lorsque cela concerne l'intolérance, je ne comprendrai jamais qu'on puisse haïr quelqu'un pour les raisons évoquées plus haut. 

Ce film est une merveille tant par la justesse des émotions transmises, Forest Whitaker (Cecil Gaines : le majordome) par de simples regards transmet des émotions bouleversantes, que par celle des images que l'on nous soumet. Le casting 5 étoiles y contribue également, ce ne sont pas seulement des noms ce sont aussi des représentants d'un talent indéniable. L'on s'émerveille en reconnaissant chaque visage : Oprah Winfrey incarne la femme du majordome, John Cusack est Richard Nixon, les regrettés Robin Williams et Alan Rickman sont respectivement Dwight Eisenhower et Ronald Reagan. Cuba Gooding Jr, Lenny Kravitz, Liev Schreiber, Jane Fonda et même une apparition de Mariah Carey. Tant de noms que je ne les cite pas tous mais chacun des acteurs sublime cette histoire. C'est rare ! 

L'histoire commence dans les années 20 et se concentre sur Cecil Gaines,  grandissant avec ses parents dans une plantation de coton dans l'Etat de Géorgie. Il est pris en main par la propriétaire des lieux qui lui apprend à être domestique. Il rejoindra ensuite un hôtel à Washington avant d'être repéré pour être majordome à la Maison-Blanche. En parallèle nous suivons l'histoire des Etats-Unis et la lutte pour la cause noire. Sujet fort bien traité car chacun des protagonistes le fait à sa façon, patiemment, intelligemment, violemment en réponse à celle subie... 

Je ne peux que vous conseiller ce bijou, dur certes mais superbement réalisé.