The Knick, série télévisée américaine réalisée par Steven Soderbergh (Erin Brockovich, Ocean's Eleven), est un drame médical. La série se déroule principalement dans l'hôpital Knickerbocker de New-York au début des années 1900 alors que la médecine connaît un fort taux de mortalité et que les limites médicales tentent d'être repoussées.

On assiste aux grandes avancées, aux inventions révolutionnaires mais également à tous les échecs subis pour en arriver là. Le Docteur Thackery interprété par l'excellentissime Clive Owen (Sin City, Inside Man) chef du service de chirurgie est un talentueux médecin, habité par un génie dévastateur qu'il gère grâce à son addiction à la cocaïne, anti-douleur utilisé sur les patients pour les soulager.

Le Docteur Edwards diplômé d'Harvard et ayant pratiqué dans divers pays d'Europe rejoint bientôt l'équipe du Dr Thackery, mais c'est sans compter sur les préjugés raciaux dont il est la cible. Comprenez qu'il est noir. Il va devoir "gagner" le respect de ses pairs mais aussi des patients. Comprenez qu'il est le seul médecin noir de l'hôpital dont tous les patients sont blancs.

C'est une série qui aborde de nombreux thèmes importants, pour la plupart malheureusement encore d'actualité, la ségrégation raciale, le rapport entre les riches et les pauvres, la position de la femme dans la société. Servie par des acteurs extraordinaires tel que Clive Owen bien-sûr mais également Andre Holland (le Dr Edwards) superbe révélation de cette série et Juliet Rylance qui interprète Cornelia Robertson, fille du principal investisseur de l'hôpital. C'est pour moi le trio important de cette série mais je me dois d'ajouter que les autres personnages sont vraiment tous très intéressants et bien mis en avant également. Il y a un juste équilibre et je suis sûre que certains prendront davantage d'ampleur dans la seconde saison, notamment Eve Hewson (fille de Bono) l'infirmière Elkins.

La réalisation est juste parce qu'il n'y a pas de voyeurisme, seulement une réalité brute de cette époque. On ne peut qu'être consterné par ce qu'il se passait il y a 100 ans et l'on peut voir que les mentalités, fort heureusement, ont quand même évolué même s'il reste beaucoup à faire. Il y a des silences et des gestes qui en disent bien plus que les mots et la série le démontre avec brio. 

Je remercie Laurent Scalese pour cette découverte.