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The Hateful Eight (les 8 salopards)
Entre le western et le film horrifique, Quentin Tarantino signe là un film exceptionnel, plus précis, plus intense, plus marqué encore que les précédents. Ennio Morricone aux commandes de la Bande Originale a d'ailleurs utilisé des musiques qui s'apparentent aux deux genres. Un huis-clos remarquable où la tension est palpable bien avant qu'il ne commence.
Au casting : L'extraordinaire Samuel L. Jackson, acteur récurrent du réalisateur (Pulp Fiction, Jackie Brown ou encore Django Unchained) qui monte en puissance à chacune de ses prestations et nous livre là un personnage haut en couleur et marquant. Kurt Russel également présent dans Boulevard de la mort (seul autre film de Tarantino ayant subi une traduction française) interprète superbement un chasseur de primes appelé le Bourreau. Jenniger Jason Leigh vue dans eXistenZ au physique taillé pour le rôle de Daisy Domergue la prisonnière. Walton Goggins (Billy Crash dans Django Unchained) est le shérif fluet mais qui peut nous réserver quelques surprises. Tim Roth et Michael Madsen inoubliables dans Reservoir Dogs que l'on a grand plaisir à retrouver ensemble plus de vingt ans après. Zoë Bell meilleure cascadeuse dans Kill Bill volume 2 interprète également un petit rôle, Bruce Dern "le seul acteur qui ait jamais tué John Wayne dans un film" et même Channing Tatum qu'on avait pas vu venir.
A noter que Tarantino a remplacé son caméo par le rôle du narrateur dans la version originale. Cette originalité apporte une bouffée d'air frais pour soulager un peu la tension et un côté humoristique également. A noter aussi un autre personnage important de ce film, le blizzard qui confère bien entendu une ambiance fermée qui sied bien au huis-clos. Ici également un code couleur déjà un peu amorcé dans Reservoir Dogs, le noir et le blanc dans The Hateful Eight sont largement représentés. Le cheval blanc dans l'attelage avec les cinq autres noirs, les gants blancs de Samuel L. Jackson tandis que tous les autres en portent des noirs, le seul homme noir dans cet enfer blanc (la neige et les autres personnages). Cette opposition est très cohérente avec le sujet du film et le rouge si cher à Tarantino intervient presque comme une parenthèse, le sang à profusion pour rappeler la signature tarantinesque mais condensé dans quelques scènes afin de ne pas briser l'équilibre initial.
De l'humour aussi, notamment dans le parlé des personnages mais également dans leurs interactions, particulièrement entre Kurt Russel et Jennifer Jason Leigh. Il y a beaucoup de références dans ce film et quelques unes sur les précédentes oeuvres du réalisateur : Pulp Fiction avec la marque fictive de tabac Red Apple, Hicox nom utilisé par Michael Fassbender dans Inglorious Basterds ou encore une phrase similaire d'Inglorious Basterds et de Django Unchained.
Que dire si ce n'est l'avis de Robbie Collin, du Daily Telegraph qui estime que c'est « le film de Tarantino le plus visuellement réussi, captivant et intimiste à ce jour » que je rejoins totalement.
Tags : Quentin Tarantino, The Hateful Eight
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